mercredi 29 février 2012

Episode 13

[Les cinq paragraphes ci-dessous appartiennent à cinq feuilletons distincts. Ces cinq paragraphes ne se suivent pas - mais font suite aux précédents épisodes des mêmes auteurs.]


(Suite de l’histoire n°1) “À l’angle de Washington Street et de la 44ème, il choisit le sens du Nord, un sourire inexplicable sur sa bouche lippue. C’était la contingence qui lui ouvrait la voie et cette idée ne lui déplaisait pas. Un 4x4 Dodge ralentit à sa hauteur, la vitre du côté passager en train de descendre. Une main gantée de blanc forma un poing duquel se mit à dépasser le doigt du milieu. De l’habitacle du Dodge, plongé dans la pénombre, des rires gras pouffèrent avant de céder la place à une insulte raciale. S’ensuivirent une accélération, un feu de clignotant ironique compte tenu de la morale des occupants, puis un virage mal négocié compensé par les roues motrices du véhicule. Calbert perdit son sourire buccal tout en préservant sa récente disposition à la bonne humeur. Il admonesta intérieurement ces petits cons de Républicains, leur souhaitant de se planter contre le premier arbre qui croiserait leur course folle. Sa joie mauvaise, qui n’était pas vraiment de la Schadenfreude, lui remémora le terrible accident de la semaine passée, et par contiguïté il se souvint aussi que le shérif Cathcart avait certifié que c’était un chêne qui avait eu raison du coupé Kia que sa femme appréciait tant. Janice l’avait acculé à l’évidence de la publicité que la télévision répétait en boucle et qu’ils avaient eux-mêmes reçue dans leur boîte aux lettres : puisque tout le monde voudrait son Kia entre Thanksgiving et Noël, alors elle irait acheter le sien. Janice n’avait pas traîné. Même pas une semaine après son faux caprice, elle avait montré le Kia rutilant à Calbert à son retour du lycée Thoreau, où il enseignait les lettres américaines. « Il te plaît ? » avait-elle susurré, à moitié gênée. « Je crois, oui » avait-il répondu, un ton insondable de reproche dans la voix. Il s’était demandé l’espace d’une nanoseconde si Janice était cinglée. Mais bon, après tout, c’était elle qui était à l’origine des vraies rentrées d’argent pour le ménage Robinson, comme c’était elle qui avait poussé Calbert à l’engrosser durant l’été dernier. On sait ce qu’il est arrivé ensuite : Janice s’est tuée. On a retrouvé un morceau du fœtus à plusieurs mètres du lieu de l’impact. Le shérif Cathcart n’a pas jugé pertinent de transmettre à Calbert ce détail.” (Gregory Mion)


(Suite de l’histoire n°2) ”De retour au commissariat, Marc rejoignit le labo et Cécile fut invitée à patienter dans le corridor. Outre le fait qu’elle était rongée par l’anxiété suite aux diverses découvertes de Marc, elle était par ailleurs très inquiète de devoir subir les examens médicaux de rigueur. Il était impératif qu’elle évite la prise de sang. Il allait déjà être fort difficile de conserver le semblant de l’innocence compte tenu des éléments que Marc avait recueilli au cours de l’enquête, cela deviendrait à coup sûr impossible s’il venait à découvrir les traces d’empoisonnement dans son organisme. Les mains croisées dans le dos, elle faisait les cents pas dans toutes les directions possibles.

Marc avait déjà commencé à ausculter les indices recueillis sur les lieux. Il avait remis les fibres de laine et les échantillons de feuillages et de cendres aux laborantins et s’attelait à étudier de son côté les éléments trouvés dans le sac en feutre rouge. Il commença par le cadenas et observa à la loupe et au néon la serrure. Il était évident que celle-ci avait été forcée. Et Marc fut satisfait de découvrir cela. Une petite idée de scenario avait déjà commencé à germer dans son esprit.” (Prisca)


(Suite de l’histoire n°3) “Un jour, une idée plutôt lumineuse lui était venue à l’esprit… S’il arrivait à pénétrer l’univers étrange d’Hestia, peut-être trouverait-il la clef du mystère.

C’est ainsi, que nuit après nuit, Morphée tentait de rêver de Nodiesop et de son abeille. Les premières tentatives ne furent pas convaincantes. Le poisson tombait toujours de l’arbre emportant l’abeille dans sa chute et finissait écrasé par une patte de lapin bleue géante qui sortait du néant. Malgré la tournure désastreuse que prenait l’histoire, Morphée ne s’avouait pas vaincu par cette fatalité et persistait chaque nuit à reprendre le cours du rêve d’Hestia dans la bonne direction, évitant de croiser tout lapin susceptible de perpétrer un assassinat odieux contre un poisson innocent.” (Aimèphe)


(Suite de l’histoire n°4) “Le problème c'est que chaque fois qu'il a une idée, ça tourne mal. Côté animal, il est bredouille. Côté cadenas... l'avion en flammes s'écrase sur un arbre.” (Antoine B.)


(Suite de l’histoire n°5) “Margareth regarda à droite, puis à gauche, comme pour vérifier si quelqu’un l’observait, elle se leva, enfonça la clé dans la serrure de la porte d’entrée et ferma la porte à double tour, puis elle retourna s’asseoir, ouvrit l’enveloppe et en sortit une feuille blanche, qu'elle déplia et commença à lire. Plus ses yeux parcouraient les lignes, plus son visage changeait, un rictus déforma sa bouche et elle jeta la lettre sur la table basse.” (Rose)

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