jeudi 23 février 2012

Episode 9

[Les cinq paragraphes ci-dessous appartiennent à cinq feuilletons distincts. Ces cinq paragraphes ne se suivent pas - mais font suite aux précédents épisodes des mêmes auteurs.]


(Suite de l’histoire n°1) “Ce fut un doigt crispé qui fit la connaissance de Carrie Stove. Les ongles de Calbert étaient mal coupés, à moitié rongés, si bien qu’ils formaient des échancrures inesthétiques. Quand il appliqua son index sur la fesse droite de Carrie, plus exagérément qu’il ne pensait avoir la faculté de le faire, l’hôtesse défroissa son visage angoissé en composant un air de surprise. Elle crut d’abord à une piqûre. Carrie avait horreur des animaux propriétaires d’un dard car sa mémoire charnelle gardait un mauvais souvenir des guêpes de son adolescence. Par instinct, elle fit un tour complet sur elle-même, vérifiant le peuplement animalier qui pouvait éventuellement occuper ce terrain d’oxygène. Ne voyant rien, elle fit un rapide inventaire du sol. La scutigère se faufilait entre ses jambes ! Carrie ne tergiversa guère plus d’une seconde tant elle était convaincue que cette atrocité l’avait mordue. De son talon gauche, elle transperça l’insecte d’outre en outre. Tout cela avait eu lieu tandis que l’avion persévérait dans sa lutte. Seul Calbert avait observé le façonnement du quiproquo, les autres passagers étant anesthésiés par l’imminence d’une catastrophe. Voilà donc que la scutigère était réduite en bouillie et que sa tentative de socialisation avait fâcheusement échoué. En sus, Carrie rejoignit la grotte du personnel, située à l’arrière de l’appareil.” (Gregory Mion)


(Suite de l’histoire n°2) ”- « Les traces de pas ne sont pas toutes semblables, je dirais que deux personnes sont venues ici » lança Marc en beau milieu de son inspection.

Cécile abandonna l’espace d’un instant ses précieux insectes calédoniens :

- « Ah oui ? »

- « Vous ne savez vraiment pas qui a pu s’introduire chez vous ? Ni ce qu’ils cherchaient ? »

L’étau de la justice se resserrait sur Cécile. Le sujet devenait brulant. Fallait-il qu’elle mentionne une partie de l’histoire pour aider au mieux l’enquête ou devait-elle feindre de ne rien savoir ?

- « Je n’en ai vraiment aucune idée, Marc »

- « Ok. »

Marc ne semblait pas convaincu, mais il n’aurait su dire pourquoi.

- « Je vais repasser au commissariat afin de déposer les prélèvements au labo puis j’irai faire un tour à la rivière. Il va falloir que vous veniez avec moi également »

- « Oui très bien, je vous suis »

- « Si le moindre détail vous revient il conviendrait de m’en faire part au plus tôt, Cécile. Je compte sur vous »

Cécile sentait bien que Marc commençait à avoir de sérieux doutes quant à sa version édulcorée des faits. Et cela la déstabilisait de plus en plus.

Ils quittèrent La Hutte et prirent la direction du commissariat.” (Prisca)


(Suite de l’histoire n°3) “La chute ça, aucune difficulté d’interprétation, elle en avait saisi tout le sens…

Tout ceci avait piqué sa curiosité, à force de répétition, elle brûlait de savoir pourquoi et craignait que cette question n’eût aucune réponse. Peut-être n’avait-elle pas assez exploré tous les recoins de son rêve, peut-être n’avait-elle pas été assez attentive, qu’une parole de Nodiesop ou de l’abeille lui avait échappée et qu’ils lui en voulaient ou peut-être la réponse se trouvait-elle dans sa vie réelle. Dans ce cas, est-ce que la mort de son poisson rouge, Scapin – qui était en fait blanc et orange – pouvait avoir un lien ? Est-ce que le jour où son père tua une abeille de sang froid pouvait tout expliquer ?” (Aimèphe)


(Suite de l’histoire n°4) “On dirait que je vais mieux. Sorti du tipi, j'ai les idées plus claires. Dans l'avion, je dois être en train de me réveiller.
Les tours, c'est l'un ou l'autre. La mort tragique a laissé l'abeille toute retournée: elle est amoureuse d'un petit scarabée. C'est drôle ou triste?
Car elle le piquera dans l'étreinte, jugée pour meurtre elle sera condamnée au feu des enfers et au signal retournera à sa place d'où elle recommencera, car c'est une métaphore, son cycle coupable jusqu'à nouvel ordre.” (Antoine B.)


(Suite de l’histoire n°5) “Margaret fut réveillée au petit matin par la sonnette de son appartement. Elle se leva péniblement, attrapa la robe de chambre couleur feu qui pendait sur la vieille balance de pharmacien en fer forgé (Margaret avait toujours aimé les objets anciens et parfois inutilisables, certainement en souvenir de l'appartement de ses parents à Paris, où les livres faisaient office d'étagères...), et l'enfila. En croisant son reflet dans le miroir de l'entrée, elle aperçut un petit point rouge au creux de son épaule, sans doute une piqûre quelconque, elle décida de ne pas y prêter attention.
Elle ouvrit la porte, derrière se tenait Atem, le concierge. Il lui sourit, les plis de son visage semblaient comme dessinés au doigt dans de la glaise. Il lui tendit une lettre, un scarabée était imprimé au verso, puis, son dos se courba, il murmura un "ma'as salama" - au revoir en arabe - et détala comme une flèche dans l’escalier.” (Rose)

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