vendredi 24 février 2012

Episode10

[Les cinq paragraphes ci-dessous appartiennent à cinq feuilletons distincts. Ces cinq paragraphes ne se suivent pas - mais font suite aux précédents épisodes des mêmes auteurs.]


(Suite de l’histoire n°1) “Au bout d’un temps, la constitution du monde se réorganisa. Les houles du ciel en perte d’énergie, le Boeing d’American Airlines recadra sa position. Chaque voyageur put s’en remettre à la somnolence habituelle dans laquelle on se laisse fondre lorsque les voyages durent plusieurs heures. Ils oubliaient, ces voyageurs, leurs réminiscences où ils avaient vu en dernière instance l’aboutissement de la mort. Calbert, en revanche, s’avoisina derechef de l’ouragan mental auquel il était abonné depuis la mise en terre de son épouse. Il ne pouvait s’adonner à aucun sommeil, qu’il fût biologique ou dogmatique. Près de lui, le piranha de la finance piquait du nez sur une double page du Financial Times où l’on discutait des options économiques en vue du redressement de la Grèce. Calbert ne voyait pas comment il était possible de se consumer pour des sujets aussi traumatiques. En tout cas, l’économie européenne devait être plus rassurante pour l’esprit que la domiciliation d’une ribambelle de concepts littéraires. En ce moment, la littérature aggravait la déréliction de Calbert ; il se sentait orphelin d’amour et de scutigère. Cela dit, il ne progressa pas tellement dans cette ligne de réflexion puisque l’on fit savoir que l’atterrissage à Phœnix approchait. Par le hublot, on distinguait un horizon lumineux qui ressemblait à un grand feu de camp. C’était la ville qui brillait dans la nuit de l’Arizona. ” (Gregory Mion)


(Suite de l’histoire n°2) ”Le tonnerre grondait, un violent orage se préparait. La journée avait été terriblement longue et elle était loin d’être terminée. Cécile avait hâte de pouvoir retrouver les bras de Morphée et s’évader à nouveau vers sa destination favorite. Elle allait finir par tout connaître de la faune et la flore calédonienne avant même d’y avoir mis les pieds.

Après un bref arrêt au commissariat, Marc gara la voiture sur le pont et l’invita à lui montrer le chemin pour atteindre le lieu de l’agression. Cécile se sentait très fébrile. L’idée de se retrouver à cet endroit avec un représentant de la loi, qu’elle avait conduit elle-même ici de surcroît, la tétanisait.

Elle marchait d'un pas lent et hésitant, comme si elle cherchait à retarder le plus possible leur arrivée sur les lieux. Marc suivait docilement quand il s'arrêta brusquement. Cécile se retourna :

-" Marc ?"

Il était agenouillé dans l'herbe.

- "Il y a des cendres ici, et du bois brulé. Les traces d'un feu"

Cécile sentit son cœur se décrocher de sa poitrine.

- "...Ah bon ? C'est étrange..."

Elle bégayait presque. Marc marmonna à son tour :

- "Mmmm...C'est très bizarre. Nous ne sommes pas dans un endroit fréquenté par les gens. Les bordures de la rivière sont à peine praticables par ici. Qui donc a pu faire un feu à cet endroit...et surtout pourquoi..."

Cécile n'en revenait pas qu'il puisse être aussi suspicieux. Elle avait pourtant prises toutes les précautions nécessaires. Marc se retourna et s'approcha de l'extrême bord de la rivière.

- "Et il y a des poissons morts ici !"

Cécile n'osait même plus répondre. Une question, il fallait qu'elle trouve rapidement une question pertinente à lui poser afin de détourner son attention.” (Prisca)


(Suite de l’histoire n°3) “Si le problème était lié à ce genre d’évènements, Hestia ne voyait aucune solution pour y remédier… A moins de savoir ressusciter les morts… et encore fallait-il trouver la cause réelle. La mort de son poisson rouge ou d’une abeille pouvait être totalement hors sujet. Elle savait qu’elle finirait par trouver la réponse.” (Aimèphe)


(Suite de l’histoire n°4) “D'un côté, l'avion touché par la foudre prend feu, plonge dans l'inconnu pour s'écraser, a priori, d'après mes souvenirs, sur un arbre.
De l'autre, un petit scarabée gelé se sent mieux depuis qu'une abeille a fini par le laisser tranquille, l'abeille a disparu, le poisson mort dans sa poubelle rêve d'un rôle plus substantiel dans l'histoire du monde.
Au milieu, j'ai dormi longtemps, mais je vais me réveiller.” (Antoine B.)


(Suite de l’histoire n°5) “Elle posa la lettre sur le vide poche en cèdre et alla s'asseoir sur le canapé du salon. Après s'être assoupie quelques instants, elle se leva d'un bond, attisée par la curiosité et attrapa l'enveloppe. Sur son chemin pour la cuisine, Margaret essaya de deviner d'où pouvait provenir cette missive, elle la glissa dans la poche de son saut-de-lit et alluma la gazinière.” (Rose)

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