lundi 13 février 2012

Episode 1




(Premier épisode de l’histoire n°1) “Dans le vol American Airlines 386 qui le transportait vers les ruches grouillantes des cités méridionales, là où les tempêtes parfois inquiètent les dormeurs d’Oklahoma City ou les insomniaques de La Nouvelle Orléans, ces gens dont les habitudes passent souvent de l’insouciance à la grande excitation selon que les vents s’essoufflent ou se déchaînent, il se posait la question de son suicide car, outre qu’il était nanti d’une situation confortable, cela n’empêchait pas que son épouse avait perdu la vie la semaine précédente en faisant la rencontre d’un arbre, au bord d’une route du Massachusetts, pas très loin de leur domicile de surcroît. Ainsi descendait-il de ses repères septentrionaux pour se nourrir des soleils cataractant de l’Arizona. Son proche avenir dépendait de ce qu’il allait là-bas apprendre, d’autant qu’il ne savait pas grand-chose des secrètes volontés qui le conduisaient vers ces territoires inflammables. L’avion volait, et c’était déjà beaucoup dans les circonstances.” (Gregory Mion)



(Premier épisode de l’histoire n°2) ”Partir Loin. Le Plus loin possible. Faire un long voyage vers une destination inconnue. Tel était le désir de Cécile. Rencontrer des animaux tropicaux, affronter des tempêtes, découvrir une espèce de plantes jamais répertoriée au détour d'une immense forêt...Chacune de ses nuits était empreinte de ce songe. Retrouver la sérénité. Échapper à cette foutue culpabilité. Elle en était désormais convaincue, ce serait le seul biais pour se soustraire à ce feu. Une seule question subsistait : où diable cacher la clé ?” (Prisca)



(Premier épisode de l’histoire n°3) “Hestia s’interrogeait souvent sur le chaos de ses rêves. Rien d’aussi funeste que l’explosion d’un avion en plein vol ou d’aussi fantastique que la découverte d’un scarabée d’or aux pouvoirs magiques. Non, son chaos à elle, était proche de l’absurde.
Revenait par exemple souvent, ce rêve où tout un peuple idolâtrait un poisson perché sur la cime d’un arbre, nommé Nodiesop, amoureux d’une abeille qui ne l’était plus de lui, fâchée de n’avoir reçu d’éclair pour la Saint Esteban 1er.” (Aimèphe)


(Premier épisode de l’histoire n°4) “L'apparition d'une abeille dans l'avion manqua provoquer la panique. Seul le sang-froid de l'équipage armé de magazines permit d'accalmer, en l'écrasant, le remue-ménage qui menaçait. Personne ne remarqua le scarabée qui rampait depuis avant le décollage dans les circuits du train d'atterrissage et qui, logiquement, gela une fois atteinte une altitude qu'il serait intéressant de calculer. Quant au poisson, c'était vraiment une mauvaise idée de le téléporter directement dans un avion, il ne fut qu'un court flap, flap sur la moquette avant d'expirer, puis d'être ramassé par une hôtesse pressée qui le jeta à la poubelle sans y penser. C'est un fait, le voyage se prête peu à ce genre d'expériences, mais la succession de mes images mentales est :1) régie par le hasard donc, nécessairement, un jour ou l'autre incongrue. 2) impossible à interrompre. Sauf en dormant. Peu importe mes rêves ils ne semblent pas avoir de prise sur le monde réel. J'avalai donc un somnifère, merci la science, car je n'avais pas pu emporter en avion mes drogues habituelles. Et je m'endormis gentiment. C'est Vulcain qui me réveilla. Un flash. Puis un grondement. L'avion tangue. Mon hublot s'emplit de flammes. Objectivement, notre sort devient incertain. Et ce dont je me souviens ensuite, c'est un arbre.” (Antoine B.)



(Premier épisode de l’histoire n°4bis) “Mireia avait toujours eu peur de l’avion, qu’elle ne prenait que pour son travail, sa passion, l’égyptologie. Aidée par son habituel valium, elle ne sentit pas même l’orage, perdue qu’elle était dans un profond sommeil qui l’immergea dans un rêve étrange où il lui sembla vivre l’incendie de la bibliothèque d’Alexandrie. Elle s’éveilla perplexe, tel Moïse devant son buisson. ” (Lilydaffodils)



(Premier épisode de l’histoire n°(5) “Margaret décida en un éclair, le 27 juillet 1988, jour de son anniversaire, qu'il n'était plus la peine de se questionner.
Elle s'était endormie la veille dans un avion qui la ramenait chez elle et avait rêvé d'une forêt sombre dans laquelle des centaines d'abeilles étaient prisonnières. Elle s'était réveillée juste avant que le déjeuner aérien soit servi. Un étrange odeur de fumée subsistait dans ses narines; en avalant ses sardines, Margaret repensa au surnom que Thomas lui avait donné: "petit scarabée".” (Rose)

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