mercredi 22 février 2012

Episode 8

[Les cinq paragraphes ci-dessous appartiennent à cinq feuilletons distincts. Ces cinq paragraphes ne se suivent pas - mais font suite aux précédents épisodes des mêmes auteurs.]


(Suite de l’histoire n°1) “Devait-il sur ce fessier déposer une main intrépide ? Désormais les bigarrures de la concupiscence envahissaient son esprit. Le suicide persistait quand même à l’état de bourdonnement, il continuait d’essaimer son poison, ne nous faisons pas d’illusions là-dessus. Ceci étant, l’intermédiaire du sourire en ficelle que le string dessinait sur cette géométrie turgescente temporisait les flux de la bile noire. Oui, il allait procéder comme à la maison, comme les gens qui se sont encastrés dans l’ordinaire de la répétition et qui n’ont plus peur de soutirer de leur fondement une flatulence sournoise qui, pourtant, ne provoque aucune réponse émotive notable chez le conjoint. Voilà comment il allait faire. Par analogie avec ce laisser-aller, il déposerait un ou deux doigts sur le tertre de ce postérieur et il verrait la réaction de l’hôtesse. Il n’y avait de toute façon pas tant de solutions que cela : ou elle lui assènerait une gifle d’indignation, ou elle croquerait cette initiative. C’était elle ou lui, sinon elle et lui, du moins à condition d’interpréter le premier « ou » comme une disjonction. Maintenant, le nœud dramatique résidait moins dans la résistance de l’avion que dans la suspension du geste obscène qui s’apprêtait à être commis. C’était une affaire dans l’affaire et elle impliquait d’une part le va-tout du professeur Calbert Robinson, d’autre part le seuil de moralité de mademoiselle Carrie Stove. Il était Noir, elle était WASP.” (Gregory Mion)


(Suite de l’histoire n°2) ”- « Très bien, je vous remercie mademoiselle Cerbiloni. Vous nous avez donné beaucoup de détails et c’est très important pour le bon déroulement de l’enquête. Néanmoins, il va falloir que je me déplace chez vous pour débuter mon investigation »

- « Je vous en prie, allons-y, monsieur… »

- « Lieutenant Tilmann. Mais appelez-moi Marc »

Cécile hésita un instant.

- « Euh...oui, merci, Marc. Je vous y conduis »

Ils sortirent du commissariat par la porte arrière qui donnait sur le parking. Cécile savait qu’elle jouait un jeu dangereux. Elle avait à la fois besoin d’aide pour comprendre ce qu’il se tramait autour d’elle et à la fois excessivement peur de se faire démasquer dans le même temps. Comme si au bord du gouffre elle réclamait désespérément un filet mais qu'il fallait impérativement qu'elle passe entre les mailles ! Décidément, la schizophrénie la guettait pour de bon. Elle repensait à cet homme masqué. Qui pouvait-il bien être ? Comment diable était-ce possible que quelqu'un d'autre eu connaissance de la valisette ?

Ils arrivèrent en moins de 5mn à La Hutte. Cécile se demandait d'ailleurs quel était l'intérêt de faire ce trajet en voiture. Elle comprit quand elle vu Marc sortir une mallette de son coffre. À l'intérieur, il y avait des instruments de types médicaux. Elle regardait pas mal de séries policières à la télé, elle savait que ces ustensiles bizarres servaient à "récolter des indices". Intéressant. Pourtant, tout en l'observant faire, elle ressenti peu à peu un picotement traverser sa colonne vertébrale. Pour la première fois, elle sentait la peur l’envahir. Elle eut envie d’attraper et de serrer la main de Marc. Mais il fallait qu’elle se ressaisisse. Elle prit donc une profonde inspiration et se mit à repenser à Arc-en-ciel voyages et à tous ces fruits et ces insectes exotiques qu'elles allaient découvrir en Nouvelle-Calédonie quand tout cela serait fini.” (Prisca)


(Suite de l’histoire n°3) “Puis l’absurdité s’était emparée de sa vie nocturne. Nodiesop, la tortue Cherokee, l’abeille s’étaient créés un univers au cœur de ses rêves. Il y avait parfois Lobtu l’extraterrestre qui s’immisçait parfois mais lui ne parlait pas français, elle n’y comprenait rien. Finalement son imagination onirique la dépassait et elle ne comprenait pas ce que signifiait l’interruption brutale des aventures de Nodiesop.

Pourquoi, cette main, cette lumière, ces bruits de pas au loin et toute cette angoisse qui l’empêchait de respirer ?” (Aimèphe)

(Suite de l’histoire n°4) “Lorsque je me réveille, je sors la tête du tipi et je regarde de chaque côté. Je dois avoir l'air d'un extra-terrestre, avec mes yeux tout lapidés par les fumées narcotiques. Quelqu'un passe qui me montre sa main vide pour m'assurer de ses bonnes intentions. C'est gentil.
En levant la tête, j'aperçois un arc-en-ciel et j'hésite entre deux possibilités opposées mais complémentaires: soit la mort, tragique, d'une abeille écrasée par une pomme (au Paradis des Abeilles, on joue aux fléchettes avec pour cible un portrait de Newton); soit l'option plus comique d'une maison hantée en forme de L.” (Antoine B.)


(Suite de l’histoire n°5) “Elle resta un moment dehors, écoutant les lointains klaxons de la ville agitée par la tombée de la nuit, puis elle rentra et décida de se mettre au lit. Elle s'allongea sur les draps rafraichis par l'air conditionné et attrapa le livre de Fitzgerald qu'elle avait commencé lors de son voyage pour Paris, quelques jours plus tôt. Elle en lut quelques pages, puis, bercée par le chants des grillons du jardin, elle ferma un œil, puis deux, et plongea dans un sommeil profond.” (Rose)

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