samedi 25 février 2012

Page 2 (Rose)

[Compilation des épisodes de la semaine, formant la page 2 du texte de Rose]

Elle poussa la porte de l'immeuble et monta dans l'ascenseur. Elle avait toujours trouvé que c'était un lieu propice à la réflexion. Elle regarda ses ongles, et l'ascenseur s’arrêta dans un soubresaut.
Margaret avança dans le couloir sombre qui menait à son appartement, et poussa la porte en bois gonflée par l'humidité avec difficulté.
A l'intérieur, l'air était lourd, et le ficus dans l'entrée paraissait tristement défraichît. Elle jeta sa valise dans sa chambre, et entra dans le salon. Elle resta un moment dans le noir, observant la rue à travers l'une des fenêtres, puis elle l'ouvrit et sortit sur la terrasse.
Elle resta un moment dehors, écoutant les lointains klaxons de la ville agitée par la tombée de la nuit, puis elle rentra et décida de se mettre au lit. Elle s'allongea sur les draps rafraichis par l'air conditionné et attrapa le livre de Fitzgerald qu'elle avait commencé lors de son voyage pour Paris, quelques jours plus tôt. Elle en lut quelques pages, puis, bercée par le chants des grillons du jardin, elle ferma un œil, puis deux, et plongea dans un sommeil profond.
Margaret fut reveillée au petit matin par la sonnette de son appartement. Elle se leva péniblement, attrapa la robe de chambre couleur feu qui pendait sur la vieille balance de pharmacien en fer forgé (Margaret avait toujours aimé les objets anciens et parfois inutilisables, certainement en souvenir de l'appartement de ses parents à Paris, où les livres faisaient office d'étagères...), et l'enfila. En croisant son reflet dans le miroir de l'entrée, elle aperçut un petit point rouge au creux de son épaule, sans doute une piqûre quelconque, elle décida de ne pas y prêter attention.
Elle ouvrit la porte, derrière se tenait Atem, le concierge. Il lui sourit, les plis de son visage semblaient comme dessinés au doigt dans de la glaise. Il lui tendit une lettre, un scarabée était imprimé au verso, puis, son dos se courba, il murmura un "ma'as salama" - au revoir en arabe - et détala comme une flèche dans l’escalier.
Elle posa la lettre sur le vide poche en cèdre et alla s'asseoir sur le canapé du salon. Après s'être assoupie quelques instants, elle se leva d'un bond, attisée par la curiosité et attrapa l'enveloppe. Sur son chemin pour la cuisine, Margaret essaya de deviner d'où pouvait provenir cette missive, elle la glissa dans la poche de son saut-de-lit et alluma la gazinière.


(à suivre)

Rose

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire