mardi 28 février 2012

Episode 12

[Les cinq paragraphes ci-dessous appartiennent à cinq feuilletons distincts. Ces cinq paragraphes ne se suivent pas - mais font suite aux précédents épisodes des mêmes auteurs.]


(Suite de l’histoire n°1) “Il n’avait apporté qu’une valise dont les roues faisaient un horrible grincement. Ce n’était pas exactement le standing attendu pour errer à Phœnix. Le piranha, tout au contraire, jouissait d’une panoplie conforme aux intuitions qu’on pouvait se faire de lui. Devant le tapis roulant des bagages, il avait attendu son assortiment de sacs Lancel, sorti son téléphone portable, composé des numéros, parlé de ventes et promis de rappeler dès qu’il aurait entreposé ses affaires à l’hôtel – son téléphone, à la fin, grésillait d’une voix féminine, sûrement sa femme, vivante et en bonne santé. Calbert n’avait de son côté aucune réservation, aucune planification ; il était là moins par volonté que par impulsivité. En l’état, il était éligible pour passer une nuit à la belle étoile. À peine fut-il sur la modeste esplanade qui marquait l’entrée de l’aéroport qu’il se fit bercer par des haut-parleurs d’ambiance. Des moucherons s’agglutinaient vers les artifices de l’éclairage public. Les taxis étaient peu nombreux à cette heure-ci et les rares chauffeurs éveillés n’avaient pas l’air de vouloir le calculer (qu’il fût Noir était par ailleurs purement anecdotique en cet endroit de l’Amérique). Calbert entendit soudainement le bruit d’une fermeture automatique ; c’était le taxi qui venait d’embarquer le piranha, prêt à le conduire à son hôtel, à son emploi du temps millimétré. À travers la vitre, l’homme parut lui adresser un haussement de sourcil complice. Il s’était certainement cru obligé de faire un signe de reconnaissance à un passager qui aurait pu mourir avec lui si l’avion n’avait pas résisté aux turbulences. Calbert Robinson ne voyait pas d’autre explication à ce degré zéro de la communication. Il pensa « Va te faire foutre », suivit les feux arrière du taxi se perpétrer dans la banalité de la 24ème rue, et il décida de ne pas gamberger sur le programme de sa nuit. Il prit la direction opposée à la 24ème rue et commença marcher à une vitesse qui tarabustait les roues vétustes de sa valise.” (Gregory Mion)


(Suite de l’histoire n°2) ”Marc rangea la lampe dans un petit sac plastique qu’il enfourna dans la poche intérieure de sa veste. Il prit également le temps, au grand désespoir de Cécile, de prélever un peu de terre, d’eau et de cendres là où gisaient les traces de feu et les poissons morts en bordure de rivière. Il y avait également des nuées d’insectes qui stagnaient juste au-dessus, ce qui suscita encore un peu plus la curiosité de Marc. À ce moment précis, elle su que les heures étaient comptées avant qu’il ne découvre qu’il s’était passé quelque-chose de terrible à cet endroit. Il allait falloir la jouer très finement et ce n’était pas gagné étant donné son état de fatigue grandissant.

Ils continuèrent à longer la rive jusqu’à ce que Cécile indique l’endroit précis où avait eu lieu son agression. Marc prit un air encore plus grave qu’auparavant et se mit à fouiner consciencieusement de tous les côtés à la recherche d’indices, si minimes soient-il. Cécile fit mine d’en faire autant mais cherchait en réalité la valisette. Évidemment, elle n’était plus dans sa cachette sous l’arbuste. Ce qui voulait dire que le mystérieux homme masqué était en possession de la valisette et de la clé. Cécile se rendait compte que tout cela commençait à la dépasser complètement. Elle pensait être la seule à connaître l’existence de cette mallette mais elle était visiblement loin de maîtriser tous les tenants et les aboutissants de cette histoire.

Marc interrompit son intense réflexion :

- « Regardez ! »

Il tenait un petit sac en feutre rouge dans sa main droite

- « Qu’est-ce que c’est ? » Cécile était pour une fois réellement surprise de la trouvaille de Marc.

- « Je ne sais pas, je viens de le trouver en creusant un peu au pied de l’arbre »

Marc ouvrit le sac avec précaution et découvrit à l’intérieur un téléphone portable, une carte bleue au nom de M. Axel Merandi, et un cadenas. Ils restèrent tous deux perplexes durant quelques minutes. Marc finit par rompre le silence :

- « Vous connaissez ce monsieur Merandi ? »

- « Absolument pas »

Marc se releva et invita Cécile à en faire autant :

- « Il est temps que je retourne au commissariat pour étudier tout cela et que vous vous rendiez à l’examen médical, Cécile. Cette histoire ne me dit rien qui vaille et bien que vous ayez refusé la visite du médecin tout à l’heure, je préfère qu’il vous examine malgré tout. Vous avez quand même reçu un coup violent derrière la tête, nous ne pouvons pas nous permettre de vous laisser rentrer chez vous sans avis médical ».

Cécile ne discuta pas les consignes de Marc et se mit en direction de la voiture à ses côtés.” (Prisca)


(Suite de l’histoire n°3) “Elle en avait même parlé à son meilleur ami Morphée et lui avait fait promettre de garder le secret. Mais Morphée avait bien du mal à comprendre son histoire à dormir debout comme il disait, et surtout s’étonnait vivement qu’un poisson avec un prénom aussi stupide amoureux d’une abeille puisse avoir autant d’importance pour Hestia. Son empathie et son adoration l’ayant emporté, Morphée s’était pris au jeu de l’énigme qui tourmentait Hestia.” (Aimèphe)


(Suite de l’histoire n°4) “Mais c'est une autre histoire que lui seul peut vous raconter. Or il est en ce moment quelque peu occupé: ayant fait virer son parachute en direction d'une ville au pied des montagnes, il fait passer le temps de la descente en pensant au poisson mort par ma faute. Au néant qui menace toujours.
Le Narrateur est à présent un jeune homme d'une trentaine d'année, grand, brun et maigre. Il a en sa possession un téléphone satellite et une carte bancaire, mais il a sommeil. Quand il sera revenu sur terre, il ira se trouver une chambre d'hôtel pour faire un somme avant de continuer sa quête.
C'est une affaire de scarabée et de cadenas. Le Narrateur doit la résoudre à tout prix.”(Antoine B.)


(Suite de l’histoire n°5) “Le téléphone sonna, Margaret décocha et écouta, il semblait n'y avoir personne au bout du fil.
- Allo? fit-elle
Elle attendit quelques secondes puis raccrocha. Elle regarda par la fenêtre, une colonie de fourmis serpentait sur la terrasse. Elle s'enfonça un peu plus dans le canapé et attrapa la lettre dans sa poche droite.” (Rose)

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