vendredi 9 mars 2012

Episode 19


[Les cinq paragraphes ci-dessous appartiennent à cinq feuilletons distincts. Ces cinq paragraphes ne se suivent pas - mais font suite aux précédents épisodes des mêmes auteurs.]


(Suite de l’histoire n°1) “Quand elle revint s’attabler, au lieu de dire un mot circonstancié à son commensal, Carrie absorba un morceau de rouleau de printemps. Le crachat de Calbert avait participé de la saveur aigre-douce de l’assiette ; Carrie n’y voyait cependant nulle modification radicale de son goût, c’était ni plus ni moins qu’un repas asiatique supplémentaire dans sa vie, une de ces préparations culinaires qui se liquéfient dans les intestins et qui peuvent engendrer un dérangement sérieux à la selle. Au téléphone, tout à l’heure, c’était James, un type paumé de Somerville (banlieue de Boston) avec qui elle partageait sa couche depuis presque une année. Elle l’aimait au point de se sentir soulagée lorsqu’il l’appelait à la descente de l’avion, toutefois elle ne l’aimait pas suffisamment pour se sentir heureuse quand elle revenait dans le Massachusetts. James était un amant par défaut, un intérimaire de sa vie sentimentale. Il lui fournissait du réconfort, du cerveau disponible, et de temps en temps un orgasme. De plus, James s’ajustait à ses horaires et c’était mieux pour lui étant donné sa profession d’assisté social. Enfin, bref, c’était tout de même un agrément d’entendre une voix complice à l’autre bout du pays, surtout les nuits où l’on doit s’empiffrer de « spring rolls ». D’ailleurs, elle ne termina pas son assiette. Les mots qui firent l’objet d’une reprise de la conversation concernèrent son déclin d’appétit. On eût dit que Calbert avait patienté exprès. Elle déclara : « Bon allez, c’est l’heure du motel. » ; « Du motel ? » ; « Ouais. » ; « Ne me dites pas que vous seriez par hasard à la bicoque de Van Buren Street ? » Carrie fut décontenancée de la coïncidence, ébaubie comme un mouton qui passe de la tonte à l’équarrissage. « Ah… Alors faisons route ensemble, j’y suis aussi. » Calbert posa de l’offuscation sur son visage, arrondit ses lèvres, plissa son front luisant de sébum ; il refaisait passablement l’expression d’une surprise. Le motel n’était pas très loin du Chinois mais ils optèrent pour un taxi. Il la laissa monter d’abord, histoire de recadrer l’esthétique tuméfaction de ce rond fessier fabuleux.” (Gregory Mion)


(Suite de l’histoire n°2) ”
La nuit était tombante et Cécile épuisée, vaincue par la fatalité. Elle n’avait plus la force de lutter. Des milliards d’interrogations tourbillonnaient dans sa tête, et les néons de la pièce dansaient dans ses rétines et réduisaient sa vue à la taille d’un trou de serrure. La perspective de pouvoir partir très loin de tout ça très bientôt était en train de s’envoler. Elle savait que lorsqu’elle aurait tout dit à Marc, son destin serait scellé. Adieu faunes et flores tropicales, l’heure était aux aveux.
Elle se releva à l’aide de la canne de son grand-père qu’elle avait gardé avec elle depuis le début de l’après-midi et se dirigea vers la porte :
- « Allons dans votre bureau, Marc, je vais tout vous raconter ».” (Prisca)


(Suite de l’histoire n°3) “Comme son ami Hestia avait été éprouvée par cette journée. La contrariété lui avait ôté tout appétit et comme Morphée, elle s’était enfouie sous sa couette. A bien y réfléchir tout ceci n’était pas bien grave et partait d’un sentiment ému qu’Hestia avait maladroitement caché par timidité.
Une fois les yeux clos, elle rêva de sa grand-mère et de leur promenade sur la plage, de la sensation que lui procurait le sable chaud sous ses pieds puis d’un coup l’obscurité et les flammes.” (Aimèphe)


(Suite de l’histoire n°4) “idée? Non, c'est toujours l'incertitude. L'avion chutera peut-être. Un tantinet trop rêveur, le Narrateur aurait besoin d'aide pour arriver au scarabée. Et le cadenas attend que quelque chose le fasse revenir dans cette histoire.” (Antoine B.)


(Suite de l’histoire n°5) “elle resta allongée un moment, regardant les traces laissées par les avions dans le ciel. Un serveur vint la couper dans sa rêverie pour lui demander si elle voulait quelque chose, elle demanda un Karkadé frais, et le remercia.” (Rose)

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