vendredi 9 mars 2012

Episode 18


[Les cinq paragraphes ci-dessous appartiennent à cinq feuilletons distincts. Ces cinq paragraphes ne se suivent pas - mais font suite aux précédents épisodes des mêmes auteurs.]


(Suite de l’histoire n°1) “L’appel de Carrie s’éternisait. Elle faisait les cent pas, répétait son histoire de piqûre, assurait qu’elle allait bientôt se rendre à un motel situé sur East Van Buren Street, à proximité du Papago Park et du club de golf éponyme. Calbert avait le sens de l’ouïe en alerte ; il s’efforçait d’entendre la conversation de Carrie à mesure que celle-ci augmentait le volume de sa voix. Il était chamboulé dans ses idées reçues car il s’attendait à ce qu’une femme dotée d’un physique agréable ne daignât dormir qu’entre deux couettes veloutées. Tout compte fait, il serait opportun de s’arranger pour que lui aussi se présentât au motel de Van Buren. Comment y parvenir ? Ma foi assez convenablement : Calbert s’empara de son téléphone, un modèle Samsung de pacotille en comparaison de celui de Carrie, prit le chemin des toilettes, s’enferma à double tour, et il se mit à consulter le réseau internet en concentrant son attention sur la rue Van Buren. Son téléphone, c’est vrai, respirait l’antiquité, mais il avait l’option internet. Quand il eut les coordonnées du motel, il appela pour affirmer qu’il n’allait pas tarder. À l’autre bout du fil, une voix qui devait sortir d’un double menton lui rétorqua qu’on n’attendait pas de « monsieur Robison pour ce soir ». Calbert affirmait que si, on l’attendait. L’employé de la réception consentit à le croire et il lui réserva pour la nuit la chambre 103, priant M. Robinson d’accepter ses excuses. Lorsqu’il raccrocha, il jubilait. Son opération avait duré tout au plus trois minutes. De retour dans la salle principale, il vit que Carrie parlait encore. Ainsi se prépara-t-il à mimer l’homme qui s’étonne d’une coïncidence.” (Gregory Mion)


(Suite de l’histoire n°2) ”De l’autre côté du bâtiment, dans la petite aile médicale derrière le laboratoire, le Docteur Over préparait sa seringue tandis que Cécile cherchait des yeux dans toutes les directions possibles un objet, une idée susceptible de lui éviter la prise de sang. À cet instant précis et sans concession aucune, elle aurait absolument tout donné pour pouvoir se transformer en une petite abeille et s’échapper par la fenêtre entrouverte. Il prit son bras, l’entoura d’un élastique et tapota sur ces veines. Elle s’apprêtait à ouvrir la bouche pour dire quelque-chose – n’importe quoi pourvu qu’on ne lui fasse pas ce prélèvement – quand on frappa à la porte. Marc entra dans la pièce :
- « Bonjour Docteur, veuillez excuser mon intrusion mais avez-vous bientôt terminé ? Il faut que je pose quelques questions à Mademoiselle Cerbiloni. »
- « Mais bien-entendu, Lieutenant, nous en avons bientôt fini vous allez pouvoir la récupérer. Laissez-moi simplement… »
L’opportunité était trop belle, Cécile devait la saisir. Elle l’interrompit :
- « Oui Marc…Euh, je veux dire Lieutenant ? Qu’il y a-t-il ? »
- « Cécile, vous vous souvenez du téléphone portable que j’ai trouvé enterré avec un cadenas et une carte bleue près de l’arbre ? »
- « Oui »
- « Eh bien j’ai effectué une recherche et il se trouve qu’il est au même nom que la carte bleue. Mais ce n’est pas tout. Ce monsieur apparaît comme étant domicilié chez vous, Cécile. Précisément à l’adresse de La Hutte. Comment expliquez-vous cela ? Vous m’aviez pourtant assuré que vous ne connaissiez pas ce nom ».
Cécile était estomaquée. Et cette fois elle ne faisait pas semblant :
- « Marc, je vous assure que je ne sais absolument pas qui c’est ! Et personne d’autre que moi n’est domicilié à La Hutte ! Il faut me croire, je vous dis la vérité. »
Marc haussa le ton :
- « Mais comment vous croire, Cécile ? Vous ne me dites rien ! Vous êtes évasive, vous cherchez à détourner mon attention… J’ai l’impression que vous me menez en bateau depuis le début. Je ne suis pas un pantin ! Et cette affaire prend une tournure qui me déplaît fortement. Alors je vous demande de bien vouloir éclairer mes lanternes et de me dire enfin la vérité. Toute la vérité. »” (Prisca)


(Suite de l’histoire n°3) “Comme son ami Hestia avait été éprouvée par cette journée. La contrariété lui avait ôté tout appétit et comme Morphée, elle s’était enfouie sous sa couette. A bien y réfléchir tout ceci n’était pas bien grave et partait d’un sentiment ému qu’Hestia avait maladroitement caché par timidité.
Une fois les yeux clos, elle rêva de sa grand-mère et de leur promenade sur la plage, de la sensation que lui procurait le sable chaud sous ses pieds puis d’un coup l’obscurité et les flammes.” (Aimèphe)

(Suite de l’histoire n°4) “Le téléphone sonne toujours. Je n'en sais toujours rien. Le Narrateur persiste.
Les choses ne sont pas ce dont elles ont l'air. Comme la petite abeille qui lit la carte des déplacements de sa prochaine mission, il faut toujours déchiffrer quelque chose d'autre quand quelque chose se passe. Garder un œil sur l'énigme principale. Sans oublier d'où l'on vient. Espérer que quelque chose éclairera la voie.” (Antoine B.)


(Suite de l’histoire n°5) “Elle donna ses clés au jeune homme, le remercia, longea le bâtiment jusqu’à la porte vitrée, et entra. Elle aspira une bouffée d’air frais, un parfum fruité flottait dans l’air. Elle attrapa son téléphone dans sa poche et composa le numéro d’Arthur, mais l’appel demeura sans réponse.

Margareth monta au 2eme étage, passa devant le comptoir et salua la jeune femme qui y était assise. Elle alla ensuite dans les vestiaires pour femmes et en ressortit vêtue d’un maillot de bain une-pièce noir et d’un paréo jaune. Elle entra sur le "deck" (comme il l'appelait dans les hôtels chics, alors que ce n'était finalement qu'une terrasse qui entourait un point d'eau), et enleva ses sandales, le sol était chaud. Elle s’installa sur une chaise longue en dessous d’un des parasols au bord de l’eau et son téléphone sonna, c’était Arthur qui la prévenait qu’il serait en retard, comme à son habitude.” (Rose)

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